BlockMémo

Photographie du site du Bégo

Des blockhaus et des vues. Le site du Bégo dans le Morbihan

Le site du Bégo est situé à l’entrée de la presqu’Île de Quiberon, sur la commune de Plouharnel. Il se présente sous la forme d’une vaste lande sur laquelle 80 bunkers sont encore visibles. Pendant la guerre, l’importance stratégique de cette batterie d’artillerie est considérable pour les Allemands qui investissent ces 1 400 hectares pour en faire le point d’appui qui doit protéger la rade de Lorient. Pour mener à bien une campagne de travaux qui commence en 1941 et dure deux années, 2 000 ouvriers sont nécessaires. Comme ailleurs, ce sont ou bien des volontaires, des prisonniers, des travailleurs réquisitionnés… Ils sont français ou étrangers. Pour les accompagner, une ferme est installée sur les hauteurs, fournissant viande et légumes. Si le site est aujourd’hui à nu, il était boisé pendant la guerre, ce qui le rendait moins visible qu’il ne le serait aujourd’hui. En 2021, des fresques sont découvertes dans un des bunkers. Le quotidien Aujourd’hui en France (21/05/2021) le raconte :

” Une femme qui tient une chope de bière se faisant joyeusement botter l’arrière-train par un boeuf éméché, des lutins à cheval sur un tonneau de bière ou à genoux remplissant leur cruchon, des pochoirs muraux encore presque intacts… La découverte est rarissime. Il y a quelques semaines, une association locale bretonne, Liberty Breizh Memory Group (LBMG), a mis au jour, au sein d’un bunker oublié depuis quatre-vingts ans, des dessins et fresques de soldats allemands, sur le site du Bego, à l’entrée de la presqu’île de Quiberon (Morbihan), la plus importante batterie du mur de l’Atlantique, véritable ville militaire d’environ 200 ha et quelque 80 bunkers où plus de 500 soldats vivaient “. 

Deux ans après sa création en 2008, une association – “Les Bunkers mémoire de guerre” (LBMG) – commence à organiser des visites guidées les week-end de mi-juin à mi-septembre. L’association s’efforce également de maintenir en état le site et de baliser un chemin de mémoire en même temps qu’elle organise des journées de reconstitution historique : Assauts sur le Bégo. Cet événement consiste en un rassemblement triennal mettant en scène maniement de véhicules et matériels d’époque et port d’uniformes.

1 400 hectares d'histoire

Le site du Bégo présente des constructions diverses dont certaines sont relativement bien préservées. Elles sont réparties dans la lande et offrent une idée de ce que pouvait être l’aménagement de cette base de défense. On y trouve également des rails, des encuvements en béton, des réserves de munitions, des abris. En plusieurs endroits, des blocs de béton témoignent aussi de violentes explosions. En effet, c’est le 20 avril 1945 que l’artillerie alliée mis le site hors de service. Préservé, le site est également un lieu de nidification faisant l’objet de messages de prévention.

Constructions sur le site du Bégo
Constructions sur le site du Bégo
Constructions sur le site du Bégo
Constructions sur le site du Bégo
Constructions sur le site du Bégo
Constructions sur le site du Bégo
Constructions sur le site du Bégo
Constructions sur le site du Bégo
Constructions sur le site du Bégo
Constructions sur le site du Bégo
Constructions sur le site du Bégo
Constructions sur le site du Bégo

En mai 2023, un canon de 340 mm, identique aux trois modèles qui étaient sur le site pendant la guerre, y a été réimplanté. “Ces unités avaient été fabriquées par la France en 1912 et saisies par l’armée allemande en juin 1940. Le canon exposé a été acheminé en août 2022 depuis Gâvres, où il était conservé par la Marine sur le site du Gerbam (Groupe d’études et de recherches en balistique)” (Ouest France, 08/05/2023). Les collectivités locales, la mairie de Plouharnel, le ministère de la Défense se sont associés à LBMG pour cette acquisition dont l’association souhaite qu’elle contribue à la connaissance historique.

La canon 340 mm du site de Bégo

L'imagination à l'assaut du Bégo

War ! est un graffeur rennais qui, depuis les années 1990, dessine sur de nombreuses surfaces, à rennes et au-delà. Ses oeuvres puisent leur inspiration dans la nature. Cela peut être des motifs floraux mais souvent ce sont des animaux gigantesques, tel ce héron déposé en septembre  2016 sur la Tour d’observation. La signature de cet artiste qui se présente toujours masqué est tracée tout près du poitrail de l’oiseau. Et à proximité de ses pates du héron, c’est un collage de pierres formant une miniature de la tour qui a été déposé. 

Protégée, la tour fait l’objet de travaux de réfection. Elle est semblable à celle de Tarnos dans les Landes et que l’on peut voir sur ce site. Son entrée est sécurisée, un panneau de l’association LBMG signalant sa restauration et demandant à ce que le lieu soit respecté. Une mention qui confirme que, comme c’est le cas en de nombreux autres endroits, l’activité des graffeurs et celle des associations de mémoire ne convergent pas nécessairement.

L'artiste War de Rennes
Collage de et sur la Tour d'observation
Collage de et sur la Tour d'observation

Plusieurs autres artistes aux signatures reconnues dans le street art ont marqué le site de leur présence. On reconnaît Cache-Misère et son oiseau étrange et coloré ; Lafz qui a peint une impressionnante tête de tigre avec Akya ; Hugo Kriegel et son projet d’horloge 1440 que l’on peut retrouver sur son site ainsi que dans une vidéo, et dont on voit ici l’heure affichée à 13 h ; l’incontournable Skelt dont les squelettes humoristiques sont abondamment présents sur les bunkers de tous les bords de mer…

Cache-Misère
Cache-Misère
Lafz et Akya
Lafz et Akya
Hugo Kriegel
Hugo Kriegel

Skelt

Skelt
Skelt

Signatures et autres créations

Signature site du Bégo
Signature site du Bégo
Signature site du Bégo
Démon, site du Bégo
Un démon
Serpent, site du Bégo
Un serpent
La Papesse dans le Tarot de Marseille
La Papesse dans le Tarot de Marseille

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

0%